Il mène de front une carrière diplomatique et une carrière littéraire, débutant avec un recueil de nouvelles (les Provinciales, 1909), suivi d'un roman (Simon le Pathétique, 1918). De la guerre et d'une mission en Amérique, il rapporte Amica America (1919) et Adorable Clio (1920), puis publie une série de romans remplis de poésie (Suzanne et le Pacifique, 1921 ; Siegfried et le Limousin, 1922 ; Bella, 1926). Il s'impose au théâtre dès sa première pièce, Siegfried (1928), dont le succès se confirme avec Amphitryon 38 (1929), Judith (1931), Intermezzo (1933). L'univers harmonieux de ses pièces se charge d'inquiétude dans les années suivantes : La guerre de Troie n'aura pas lieu (1935),
Electre (1937), Ondine (1939). Nommé commissaire à l'Information en 1939, il se retire à Cusset après l'armistice de 1940 et fait représenter Sodome et Gomorrhe (1943). Après sa mort seront jouées ses trois dernières pièces (la Folle de Chaillot, 1945 ; l'Apollon de Bellac, 1947 ; Pour Lucrèce, 1953). Hanté par la Grèce et fasciné par la culture allemande, Giraudoux sut fondre les grands thèmes classiques et les inquiétudes modernes dans un univers précieux, fait d'humour et de fantaisie.