Après
avoir commencé sa carrière comme avocat, Jean de La Fontaine s'installe à
Paris et décide de se consacrer à la littérature. La publication du poème
héroïque l'Adonis (1658) lui vaut l'admiration et
la protection du surintendant Fouquet, cadeau empoisonné, puisqu'en 1661,
alors qu'il est en train de composer le Songe
de Vaux, Fouquet est disgrâcié, arrêté et enfermé par le roi. La Fontaine
est donc privé de son protecteur, et poursuivi par la disgrâce royale pour
sa fidélité (Ode au roi pour M. Fouquet, 1663). Il juge alors
prudent de s'éloigner de la capitale et part un temps dans le Limousin.
De retour à Paris, sa carrière reprend, avec, de 1664 à 1674, la publication des Contes, qui lui apporteront le succès.
En
1668, il publie ses Fables, dont
le premier recueil est destiné au dauphin. Empruntant des sujets à Esope,
Phèdre ou à d'autres modèles (Pilpay, Abstemius...), il donne à ses petits
récits une vie intense et un tour plaisant; on y retrouve l'habile et malicieux
narrateur des Contes. Quant à la
morale, elle n'en est pas dogmatique (le dogmatisme est un penchant à affirmer
quelque chose de façon catégorique): La Fontaine enrichit les préceptes traditionnels
de ses réflexions personnelles et de son expérience de la vie. Sans pour autant
être sa seule création, les Fables
resteronts incontestablement son chef-d'œuvre
Pour vivre, il se plaçe sous la protection de la duchesse d'Orléans, de 1664 à 1672, puis s'installe chez son amie Mme de La Sablière, où il restera de 1673 à 1693. Malgré les réticences de certains membres qui considèrent ces oeuvres licensieuses, il est élu à l'Académie française en 1683. Il mène une vie mondaine assez brillante, fréquentant les écrivains les plus renommés de son temps : La Fayette, Sévigné, Boileau, Molière, Racine, La Rochefoucauld.
Les deux dernières années de sa vie, cependant,
il devient le protégé de M. et Mme d'Hervart, renonce à la vie mondaine, renie
ses Contes et se consacre à la méditation.
C'est dans cet état d'esprit qu'il meurt en 1695.