Marquée par la phénoménologie et par Heidegger, la philosophie sartrienne connaît deux phases sans coupure chronologique nette. La première, axée sur l'existentialisme, considère la liberté comme le fondement de l'" être-au-monde ", l'homme, et décrit son existence comme un combat moral entre cette liberté et son refus, la fuite vers l'en-soi, grâce notamment à la mauvaise foi (l'Être et le Néant, 1943). La seconde s'inspire du matérialisme dialectique et préconise l'engagement comme le seul comportement authentique de l'homme (Critique de la raison dialectique, 1960-1985). L'impossibilité de concilier engagement social et authenticité personnelle ronge Sartre dans sa vie comme dans ses héros. Sartre a développé ses idées dans des romans (la Nausée, 1938 ; les Chemins de la liberté, 1945-1949), des drames (Huis clos, 1944 ; les Mains sales, 1948 ; le Diable et le Bon Dieu, 1951), des nouvelles (le Mur), des essais (Situations, 1947-1976), un récit autobiographique (les Mots, 1964), une étude sur Flaubert (l'Idiot de la famille). En 1964, il refusa le prix Nobel de littérature. Après sa mort ont paru notamment Cahiers pour une morale (1983), Carnets de la drôle de guerre (1983) et Vérité et Existence (1989).