- éducation particulièrement choisie et suivie, résultat des principes de son père
- jeune fille : couvent "elle était demeurée jusqu'à douze ans dans la maison puis, malgré les pleurs de sa mère, elle fut mise au Sacré Cœur" (chap 1). Elle en revient ignorante de tout et surtout des réalités de la vie.
- Jeanne ne conçoit la vie qu'à travers ses rêveries : "et elle se mit à rêver d'amour. L'amour ! Il l'emplissait depuis deux années de l'anxiété croissante de son approche" (chap 1). Mais elle va se heurter à la réalité.
II. Le baron
- il veut modeler l'âme de sa fille selon ses désirs. En effet, adepte de la philosophie des lumières, le baron croit dans la possibilité de transformer l'homme par l'éducation. "Homme de théorie, il méditait tout un plan d'éducation pour sa fille voulant la faire heureuse, bonne, droite et tendre" (chap 1).
- en envoyant Jeanne au couvent, il essaie de l'écarter de la société : "Il l'avait tenue là sévèrement cloîtrée, ignorée et ignorante des choses humaines" (chap 1). Son ignorance signifie non pas l'absence d'instruction mais la méconnaissance de la sexualité.
- en effet le baron, fidèle aux principes éducatifs défendus par Rousseau dans son ouvrage L'Émile (1762) pense que c'est en mettant sa fille en contact direct avec la vie végétale qu'elle comprendra les lois de la procréation. Pour lui la sexualité s'inscrit dans le cycle naturel de la vie. Il est donc gêné lorsqu'il doit lui expliquer ce qu'il en est : "Je vais remplir un rôle difficile", "Il semblait indécis, troublé" (chap 4). Jeanne ne comprend pas bien de quoi il parle : "ce je ne sais quoi deviné et annoncé en termes confus par son père" (chap 4).
- c'est l'amour qu'il voue à sa fille qui va guider le baron. Quelques scènes témoignent d'ailleurs de cet amour que partagent le père et la fille tout comme ils partagent le même liberté d'esprit et le goût de la nature comme au chapitre 1 : "Elle courut à son père et l'embrassa, en l'étreignant".
- l'ameublement de l'appartement de Jeanne aux Peuples semble prolonger indirectement son éducation, même si les tapisseries montrent des signes plus inquiétants qu'encourageants, sans que le baron s'en rende compte.
III. L'échec
- Jeanne endosse les rêves de son père : il a voulu pour elle, il a voulu à sa place.
- le baron a désiré faire de sa fille ce qu'il croyait bon pour elle.
- la fin du premier chapitre semble donner raison au baron : la complicité du père et de la fille est totale : "Jeanne et le baron, bras dessus, bras dessous", "et ils allaient gaiement (...) bavardant comme deux enfants".
- mais, sans s'en rendre compte, le baron a entouré Jeanne d'une sorte d'enveloppe : elle n'a pas eu d'éducation sexuelle, elle est incitée à tomber amoureuse du premier venu.
-on assiste donc à l'échec des vœux du baron pour l'éducation de sa fille.
Merci à Cécile : didi.bidi@radionaze.com qui m'a envoyé cette
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