ELECTRE

Acte I, scène 8

Jean GIRAUDOUX




Introduction

    Electre a retrouvé son frère, elle s’empare totalement de lui elle l’embrasse, elle le fait renaître à la vie comme une mère. Elle se libère ainsi de Clytemnestre. Elle empêche Oreste de s’exprimer. Elle ne cherche pas à connaître son passé « elle l’étouffe ».

Lecture du texte

Annonce des axes

Explication du texte

I - Quêtes impossibles du bonheur

1 - La tendresse

- Oreste essaye d’apaiser sa sœur. « Ma sœur chérie je t’en supplie calmes toi ? », « A ton tour ne parles pas ! »
- Oreste l’écoute et la laisse parler « Je suis la, elle va cesser » -> frère protecteur
- Même s’il ne comprend pas la haine de sa sœur, il la laisse parler -> Désir de compréhension : marque de tendresse.
- Oreste, contrairement à sa sœur, n’éprouve pas de haine (l. 1321).
- Répétition de «laisses-moi !» -> désir de ne pas brusquer sa sœur.

2 - Désir de vivre

- Arrêt du temps (l. 1391) «Laisse moi goûter ce soir, ne fut-ce qu’une heure»
Profite des moments de paix et reporte la haine à plus tard : «Nous verrons demain pour la haine»
Le tragique naît de cette conscience que la mort va arriver dans très peu de temps -> fatalité
Nostalgie : «la vue de ce palais la nuit» -> Regrets et nostalgie du pouvoir qu’il n’a pas eu
- « Laisse moi dans tes bras » -> Comparaison entre les murs du palais qui se ferment comme des écluses et les bras d’Electre
Les murs du palais ont refermé le bonheur familial « Ces murs auraient pu » -> imagination du bonheur
- Autre point : Oreste rêve à quelque chose d’heureux, il revient sur les noms de la famille.


II - Passions et raisons

1 - La soif d’amour

a - Tendresse
- Dans ce passage : sentiments contradictoires : amour # haine. «Ma mère que j’aime» <> «Ma mère que je hais»
- Seul moment où amour réapparaît : tendresse manifestée «je pensais que mon mal venait de ce que tu étais loin»
- Nostalgie de l’amour familial : «mais moi ? je suis calme ?» Elle affirme sa volonté d’amour
- Lorsqu’elle voit sa mère resurgir, le masque resurgit.

b - Amour filial
- l. 1391 : « Notre mère... » pas d’ironie mais contradictoire. Electre a aussi conscience de la grandeur et de la faiblesse de sa mère.
- Clytemnestre devient être pitoyable : « j’avais pitié », « J’avais pitié de cet Egisthe »
Elle a essayé de se raisonner, de les aimer mais la haine l’a toujours emporté.

2 - Sa haine : une force incontrôlable

- « Une vague de haine », « une haine qui n’est pas de moi »
- Champ lexical de la haine. La haine l’emporte malgré elle.
- Quasiment chaque phrase contient ce sentiment : «Je les hais d’une haine qui n’est pas de moi»
- Sentiment irrationnel qu’elle ne peut ni comprendre, ni expliquer : «Que de fois j’ai essayé de découvrir», «j’essayais de croire», «Tous les motifs que je trouvais de les trahir»
- Elle étouffe et espère que retour d’Oreste va la libérer.
Malheureusement, change rien -> au contraire. Elle se sent comme un animal car l’heure de la vengeance a sonné.

3 - La voie du destin

- Crime d’Agamemnon par Egisthe et Clytemnestre a engendré cette haine
- Absence d’amour -> haine, fondée sur un passé qui ne peut être oublié.
- Présence Oreste -> éveille haine, violence de ses sentiments «Mon mal vient de ce que tu es prêt»
- «Toute cette haine te rie, t’accueillie, elle est mon amour pour toi.» -> pressent qu’elle va trouver la vérité -> enquête policière peut débuter « et maintenant je prends la piste »
- Sa haine va enfin trouver une raison d’être


Conclusion :

    Ambiguïté d’Electre disparaît si on relie passé/présent, conscient/inconscient. Il y a deux Electre : celle qui aime sa mère, et celle qui ne peut que la haïr. Elle revendique son appartenance à la famille des Atrides, obéit à son destin. Devient une Erennye : «Comme un chien, un faon blessé nous suivons l’homme à la piste du sang qu’il perd goutte a goutte».




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Merci à Chqaf Hakim alias EAG-ACT qui m'a envoyé cette fiche...