La nuit est l'espace du rêve et et des légendes. La nuit rhénane, c'est aussi la nuit de l'ivresse dans le tournoiement des figures concurrentes delà réalité et de la fable.
Poème de la brisure des vers, ce texte est aussi celui de l'ivresse des vers, avec ce sonnet cassé à qui il manque un vers. Ce poème est un jeu même si il soulève un malaise et une réflexion dur la poésie.
Lecture :
I-L'univers fascinant des légendes.
Ici le poème se met à l'écoute d'un autre poème (" écoutez la chanson... " => mise en abyme)
Cet autre poème raconte une hallucination (sans doute due à l'absynthe, evoquée par les femmes aux cheveux verts, au troisième § nommée " fées ") prise comme une réalité. Ces 7 (chiffre msytique) femmes " incantent l'été ". Ces figures mystiques ont une véritable liaison avec le poète.
Cette liaison rend le lecteur mal à l'aise, ce qui est renforcé par les allitérations en v (" mon verre est plein d'un vin... "), et les voyelles nasalisées.
II- L'univers rassurant du réel.
Mais l'auteur revient rapidement au monde du réel, qui s'oppose au monde fantastique principalement par les femmes sages et stéréotypées (" les filles blondes au regard immobile et aux nattes repliées "). Il y a rejet du monde précédent (" que je n'entende plus le chant du batelier ").
La première strophe est aussi rejetée par les sonoritées: le rythme nerveux du premier vers de la 2ème § marque une rupture avec la § précédente.
III- L'ivresse et le rire.
Le poème s'ouvre en fait au premier vers sur le vin (son inspiration ?); ce thème n'est continué que dans le 3ème § et le dernier vers.
La troisième strophe est en fait un récapitulatif du poème et de la poésie d'Appolinaire en général ; c'est un monde mystique où se mélangent les oxymores poétiques (" Le Rhin le rhin est ivre... ", la répétition renforce cette idée), les " lieux-communs poétiques " (" l'ord de la nuit "), les figures légendaires (" les fées ") et les éléments bien réels (" Le Rhin... où les vignes se mirent, le Rhin est une région viticole).
Mais ce poème libérateur, amenant le rire, se brise en même tant que celui-ci :le dernier rire, l'éclat, brise le verre, l'alcool, l'inspiration du poème et donc le poème lui-même.
Conclusion :
Un poème "Apollinairien" par excellence, dominé par l'alcool, les peurs, le fantastique.
Merci à Tim ( skayos@hotmail.com ) qui m'a envoyé cette
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