Rosalie





Rosalie = sœur de lait et servante de Jeanne. Présente au début et à la fin du roman, absente pendant 25 ans.

I. Le début du roman (chap1-6)

"Grande fille de chambre forte et bien découplée comme un gars", Rosalie est donc le contraire physique de Jeanne, qui est un "portrait de Véronèse" (chap 1). Elle est aussi son opposé social : Jeanne est noble et Rosalie est une servante. Prolepse au chap 3 avec l'émotion de Rosalie face à Julien, comme le montrent les paroles du baron : "Dites donc, vicomte, je crois que notre bonne vous trouve à son goût".


II. La trahison (chap 7)

Julien se met en colère à propos de la grossesse de Rosalie, qui paraît pourtant sans importance à Jeanne. Cet indice, avec aussi les pleurs de la servante avant la nuit de noce, et sa honte après l'accouchement, auraient pu permettre à Jeanne de comprendre que Julien ne lui était pas fidèle. Ici, Rosalie sert à mettre en valeur la naïveté de Jeanne et son incapacité à voir la réalité. Elle est la première à briser le bonheur de Jeanne. Elle est là aussi pour dénoncer l'attirance de Julien pour toutes les femmes puisque après que Rosalie ait paru intéressée, il ira la voir pour en profiter. Jeanne et Rosalie ont tout de même des points communs : elles ont souffert à cause du même homme, c'est ce que dit Jeanne au chap 7 : "Elle aussi l'avait trouvé gentil ; et c'est uniquement pour cela qu'elle s'était donnée, liée pour la vie".


III. Le retour de Rosalie (chap 11)

Jeanne se souvient vaguement de Rosalie ; juste après l'enterrement de tante Lison, elle se demande si "[elle l'avait] rencontrée ailleurs, à une autre période de sa vie [ou si elle] croyait la reconnaître seulement dans le souvenir obscur de la dernière journée". Les deux femmes éprouvent de la tendresse l'une envers l'autre et sont heureuses de se retrouver ; elles parlent du passé, puisque le retour de Rosalie rappelle à Jeanne sa sortie du couvent et son arrivée aux Peuples. Lorsqu'elles abordent le thème de l'argent, Rosalie dit à son ancienne maîtresse :"Mais j'en ai quasiment autant que vous". Cela montre que grâce au personnage de Rosalie, Maupassant critique encore une fois la noblesse décadente, qui en ne travaillant pas perd toute sa richesse.


IV. La prise en main de Jeanne par Rosalie (chap12-14)

Inversion des rôles : Rosalie est devenue plus forte que sa maîtresse. Elle lui interdit de se plaindre, comme par exemple au chap 11 : "Alors Rosalie s'écriait : 'Qu'est-ce que vous diriez s'il vous fallait travailler pour avoir du pain, si vous étiez obligée de vous lever tous les jours à six heures du matin pour aller en journée!'". La servante ira aussi à Paris pour empêcher Paul de ruiner sa mère, puis pour ramener sa fille. C'est elle qui citera, dans la dernière phrase qu roman : "La vie n'est jamais si bonne ni si mauvaise qu'on le croit". Rosalie est le contraire de Jeanne en ce qui concerne le caractère, et Maupassant se sert d'elle pour critiquer la noblesse et le personnage de Jeanne ; alors que l'héroïne est passive, rêveuse, fataliste, sa servante est autoritaire, active, rigoureuse et vraie.



Rosalie a su accepter le malheur et en tirer profit ; c'est le seul personnage positif du roman, et qui ne soit pas critiqué par l'auteur. Au contraire, elle sert à remettre en question les autres : alors que les nobles sont incapables de profiter de la vie, Rosalie voit la sienne s'améliorer après son départ des Peuples, grâce au travail qu'elle a fourni, et va jusqu'à devenir le personnage qui ait le mieux réussi dans le roman.


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Merci à Cécile : didi.bidi@radionaze.com qui m'a envoyé cette fiche...