Au chapitre 6, l'atmosphère est négative, désenchantement de Jeanne, grossièreté de Julien lorsque Jeanne, ses parents et lui vont rendre visite aux Briseville, des voisins.
II- Lecture
III- Introduction
Le récit de la visite aux Briseville avec la description de leur château et le portrait des occupants est une occasion pour Maupassant de mettre en scène un monde pour lui condamné, présenté comme une simple survivance d'un passé aboli.
Les 2 axes de lecture méthodique illustrent cette intention de l'auteur :
1) un musée de cire
2) un monde fini
IV- Lecture méthodique
1) un musée de cire
- apparition du serviteur tel un automate (" à petits pas obliques "), la porte s'ouvre toute seule, comme sur un théâtre (un automate, voire un personnage de Guignol).
- Les personnages eux aussi entrent en scène de la même manière, comme des acteurs passifs : lexique dépréciatif (6 qualificatifs péjoratifs présentés, quand ce sont des adjectifs, ds un ordre croissant) et ridicule d'un physique identique (" tous les deux ") qui en fait des sortes de marionnettes.
- Après le portrait de groupe, le détail : utilisation de la même suffixation (" aigrelette ") ce qui donne une apparence ridicule et dérisoire ; l'accent est plutôt mis sur le portrait du mari : le costume participe au ridicule (" pompeuse "), confirmé par le portrait physique : énumération, dont certains termes sont assortis de connotations péjoratives (" déchaussé ", " enduits de cire ") et impression un peu pitoyable (" ploiement des genoux ", " beaux vêtements d'apparat ").
- Lors de l'entrée au château (§ 2), Maupassant utilise le procédé de la parataxe pour renforcer l'aspect mécanique, voire déshumanisé du moment.
2) Un monde fini
- Tout ds cette scène évoque le passé, la survivance d'une autre époque.
- " Un vieux domestique ", 2 personnages " sans âge appréciable " (le thème du tps qui passe) à " un air d'autrefois ", " un air moisi " + aspect cérémonieux de la réception.
- Le décor : toutes les notations renvoient à l'idée de la finitude : " persiennes tjs fermées ", " pendules et candélabres enveloppés " (symbolisme de la pendule) mais également costumes d'autrefois du Vicomte et de la Vicomtesse.
- Les diverses notations temporelles : les éléments de la description imposent ds cette scène l'image de la mort : le linge blanc évoque un linceul, les persiennes tjs fermées renvoient l'image de ces pièces que l'on ferme après un décès, symboliquement la pendule (le tps) et les candélabres (la vie) sont cachés + un champ lexical (" moisi ", " glacé ", " humide ") du froid donne à cette pièce l'aspect d'un tombeau. Au § 2, la sonnette qui tinte peut évoquer une cloche.
- Remarque : ds cette atmosphère sépulcrale, les visiteurs sont nettement différenciés des hôtes : au § 3, de nouveau au moyen de la parataxe, est rendu leur inadaptation à cet univers. L'aspect superficiel de la rencontre est rendu au dernier § par l'utilisation de clichés de la vie sociale (" compliments de bienvenue ", " politesse de voisinage ", " excellentes relations ", " ressources ") immédiatement dévalorisés par les tournures lexicales (" plus rien à dire ", " sans raison ") et par l'absence de sujet personnel : pronoms indéfinis (personne, on), généralités à la forme impersonnelle, au discours indirect libre.
V- Conclusion
Ds ce texte, Maupassant traite du thème social fréquent chez lui et dénonce l'enfermement, synonyme de mort, d'une partie de la noblesse campagnarde figée ds des postures d'Ancien-Régime.
Le texte possède également cette veine satirique qui ds l'atmosphère pesante du Chapitre 6 permet une sorte d'évasion temporaire, même si l'atmosphère reste triste.
Merci à Fred pour cette
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