La mère de Jean-Jacques Rousseau meurt en le mettant au monde, à Genève. Cest son père, insouciant, vagabond et fantasque, qui lélève. Jusquau 21 mars 1728, date de sa rencontre avec Mme de Warens, sa vie nest que velléitéentre la géométrie, lhorlogerie, un emploi de greffier, un vague apprentissage chez un graveur. A lhospice des catéchumènes de Turin oùelle l'envoie, il abjure le protestantisme. Jean-Jacques senfuit. Vagabondage, retour chez Mme de Warens. En 1741 il est à Paris, avec un système de notation musicale dont il veut croire quil lui permettra de faire fortune. LAcadémie le refuse, mais il rencontre Marivaux, Rameau, Diderot. Il commence de composer des opéras-tragédies. Secrétaire pendant un an et demi de M. de Montaigu, ambassadeur à Venise, il lest de Mme Dupin dans le temps où il commence à vivre avec une lingère, Thérèse Vasseur. Il se met à écrire pour Diderot les articles à propos de la musique pour lEncyclopédie. Il participe à un concours proposépar lAcadémie de Dijon et le Discours sur les sciences et les arts lui permet en novembre 1750 demporter le prix et de se faire connaître. Son opéra Le Devin du village est donnéavec succès devant la Cour. En 1755, il publie Discours sur lorigine et les fondements de linégalitéparmi les hommes, dénonciation des hiérarchies sociales, des injustices de la société. Voltaire lattaque. Lorsque paraît en 1758 sa Lettre à dAlembert sur les spectacles, ce sont les philosophes qui se détournent de lui. Depuis plusieurs mois, il a commencéun roman par lettres, Julie ou la Nouvelle Héloïse. Celui-ci connaît aussitôt le succès. Mais, dès lannée suivante, ce sont de nouvelles difficultés quil doit affronter. A leurs sorties, en 1762, Le Contrat social est saisi et le traitéde pédagogie quest LEmile est condamnéau feu ;quant à Rousseau, une prise de corps est décrétée. La solitude qui est la sienne et les menaces qui pèsent sur lui lobligent à lerrance. Pour se justifier, il conçoit un livre, Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau, contenant le détail des événements de sa vie et de ses sentiments secrets dans toutes les situations oùil sest trouvé. Certain dêtre persécuté, il continue derrer. Après avoir prononcéun discours sur la mort de Mme de Warens qui fait pleurer ceux qui lentendent, en 1768, après avoir, de retour à Paris au printemps 1770, fait des lectures, des confessions, qui laissent indifférent, il reprend avec sa femme Thérèse une vie chiche, vivant de son travail de copiste de musique. Après avoir étérenversépar une voiture, il commence son dernier livre, Les Rêveries du promeneur solitaire. Cest à Ermenonville quil meurt, le 2 juillet 1778.
A cette époque vivaient:
VAUVENARGUES, Luc de Clapiers, marquis de (1715-1747) Ecrivain et moraliste, il fait figure de précurseur. Sil admire Voltaire, dont il partage les idées religieuses, il annonce Rousseau par son respect du passéet par la prééminence du sentiment.
MALESHERBES, Chrétien Guillaume de Lamoignonde (1721-1794) Magistrat, secrétaire de la Maison du roi, il améliore le régime pénal et protège les philosophes. Pendant la révolution, il est lavocat de Louis XVI durant son procès.
BERNARDIN de SAINT-PIERRE, Jacques-Henri (1737-1814) Ecrivain, grand voyageur, il est le disciple de Rousseau et le précurseur du romantisme :Voyage à lîle de France (1773) , Etudes de la nature (1784) , Paul et Virginie (1787)