Lauteur
Montesquieu, Charles de Secondat, baron de (1689-1755), homme de lettres et philosophe français, qui fut notamment l'auteur des Lettres persanes et De l'esprit des lois.
Explication de texte
Plan
I Critique de l'Inquisition
II Lettre écrite par un étranger
III Tonalité
"Les Lettres Persanes" est une uvre qui a été publiée dans l'anonymat à Amsterdam, ceci en raison des risques dus au contenu du texte. Ces lettres sont écrites par deux Persans, en visite en Europe, pour un Perse resté au pays : IBBEN. Les Persans dans leur pays vont leur répondre en disant les événements qui se déroulent dans leur pays.
Il y a un côté romantique : exotique et un second aspect satirique : critique. Il va inciter ses concitoyens à se remettre en questions du fait des observations apportées par les Perses qui ont une vision différente. Leurs discours sont une critique sociale, politique, religieuse et morale.
Les années qui figurent à la fin des lettres sont fausses ceci par précaution, pour ne pas être menacé. L'écriture est naïve, légère. C'est un moyen de faire passer un message. Toute la lettre 29 porte sur les problèmes religieux. Les Persans vont parler de choses inconnues pour eux. En effet, ils étaient musulmans et par conséquent surpris par le Pape, les évêques et donc toute la hiérarchie catholique mais aussi des hérétiques, condamnés par l'inquisition (tribunal ecclésiastique). Toute la dernière partie de la lettre est consacrée à la justice de l'église. Il est question dans le texte de l'intolérance et de l'église.
I Critique de linquisition
Bien qu'elle ne soit pas nommément signalée, l'inquisition est un symbole d'intolérance. Tandis qu'elle n'existait plus en France, il l'évoque car l'intolérance existe toujours. Les persans emploient le terme "Dervis" (l. 44) car ils ne se connaissent pas le terme de moines.
1) Tribunal ecclésiastique
Les moines sont des juges. On voit que l'on est dans le domaine de la justice grâce aux mots de vocabulaire : "présumé, accusé, innocent, juger, témoignage, sentence, condamner". On a tous les éléments qui montrent que c'est un tribunal de justice religieux.
2) Justice expéditive et arbitraire.
La justice est expéditive (l. 53 à 55) où le rythme des phrases est rapide avec peu de subordonnées. "Brûler un homme comme de la paille" fait allusion aux bûchers des hérétiques et montre toujours la rapidité du jugement. C'est arbitraire. "Quand on tombe entre leurs mains" signifie qu'on ne peut s'en échapper si ce n'est d'avoir un chapelet ou un scapulaire ou encore le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle. Toutes ces périphrases permettent de considérer que nous sommes ou non hérétique. Mais en fait ces preuves matérielles ne sont pas justes car on devrait croire ce que l'on dit. Ce ne sont pas des preuves formelles.
3) Juges
Ils sont critiqués à la fin du texte (l 56). Ces juges ont un dogmatisme car ils ont une présomption de culpabilité. Montesquieu qui avait une formation juridique, reprochait aux juges de faire la présomption de culpabilité alors qu'en général on a la présomption d'innocence. Ils ont donc des préjugés. Ils sont particulièrement stricts et rigoureux, hypocrites (l. 65-68). De plus, ce sont des odeurs très intéressées matériellement (l. 69-70). Tout ceci est rendu crédible du fait de la naïveté de l'écriture car vu et écrit par des étrangers.
II Une lettre écrite par un étranger
1) Indices de lettres
Les premiers indices sont la date (calendrier musulman et européen). L'origine de la lettre est mentionnée "De Paris".L'en-tête : RICA A IBBEN A SMYRNE
(expéditeur) (destinataire) (ville destinatrice)
A l'intérieur, on emploie la 1ère ou 2ème personne du singulier (l 30,42).
2) Ecrite par un étranger
L'usage du calendrier persan, tout d'abord, mais aussi des références à des termes non usités en France : "sultans, dervis, prophètes". L'étranger qualifie le pape de "Chef des Chrétiens". Il y a aussi un caractère approximatif des connaissances : "j'ai ouï-dire". Il qualifie le chapelet de "petits graines de bois à la main", le scapulaire de "deux morceaux de draps ". L'emploi de périphrases montre aussi ses faibles connaissances sur le christianisme.
III Tonalité
1) Termes en apparence inadaptés
"n'entendent point raillerie" (l. 44) signifie quils ne comprennent pas la plaisanterie ; "brûler un homme comme de la paille" (l. 45) apparaît comme quelque chose de très léger et qui n'est qu'un fait un anodin alors que l'on tue un homme. On réagit à ceci. Il joue sur le double sens des mots : "Diable", sur l'ambiguïté du nom : "jurés" qui peut signifier juron ou jurer. Il emploie parfois des termes inadéquats. Dans l'avant dernier paragraphe, il utilise plutôt une apparence de logique.
2) Fausse logique
Les termes : "mais d'un autre côté" qui sont de liaison, "si que" de conséquence, "car" de cause, montrent derrière leur apparence, une incohérence. On a deux niveaux d'énonciation : un Persan qui décrit à sa manière ce qu'on voit. Le second niveau est Montesquieu qui ne nous fait sentir que c'est un philosophe qui s'adresse aux Français. En fait, il joue sur l'implicite, sur les sous-entendus. Le dernier paragraphe conclut en donnant aux français un aspect de clémence et de paradis persan (alors qu'il n'en est pas sur) pour montrer l'absurdité de la justice française. Quant il termine ainsi sur la violence, sur l'inquisition, ceci est une preuve sur l'intolérance dans le domaine religieux, qui est visé et dénoncé par ces Persans. "Leurs regards étonnés" est utilisé de manière à devenir une critique. Ils ne le sont pas en eux-mêmes, mais les Français le sont à la lecture. Il utilise un regard étranger par ironie pour se protéger de la répression.
Merci Céline qui m'a envoyé cette
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